Reves prémonitoires

rêves prémonitoires ou paranormaux. Cette catégorie englobe d’abord les rêves prémonitoires qui annoncent un événement futur dans la vie d’éveil du rêveur, mais aussi les rêves prémonitoires clairvoyants ou rêves prémonitoires d’événements qui se produisent réellement au même moment que le rêve ; les rêves prémonitoires qui contiennent un avertissement ou une mise en garde par des dieux ou d’autres personnages agissant à titre de guide pour le rêveur ; les rêves prémonitoires « prescriptifs » qui dictent au rêveur ce qu’il doit faire dans sa vie réelle ; ou les rêves prémonitoires contenant une prophétie. Ces der-niers types de rêves prémonitoires sont regroupés sous l’appellation de « rêves prémonitoires paranormaux ». Les rêves prémonitoires ou paranormaux sont présents à toutes les époques, mais c’est au Moyen-Âge qu’ils sont les plus nombreux, et de loin (plus de 50% des récits sont prémonitoires ou paranormaux à cette époque contre 21% et 7% respectivement pour les épo-ques suivantes). Cette catégorie de rêves prémonitoires est la deuxième en nombre (16% des 545 récits), après celle des cauchemars, qui mène loin devant (36,5% de l’ensemble des récits font partie de la catégorie des cauchemars). Les rêves prémonitoires étaient généralement considérés comme prémonitoires dans l’Antiquité. Et c’était toujours le cas lorsqu’ils arrivaient à un roi ou qu’ils se rapportaient à lui : la naissance d’Auguste aurait ainsi été précédée par des rêves prémonitoires prodigieux. Cette mentalité subsistera au Moyen-Âge, où la plupart des rêves prémonitoires surve-nant à Charlemagne ou à un noble sont annonciateurs de batailles ou d’événements tragiques. A l’époque classique, les rêves prémonitoires apparaissent surtout dans des œuvres qui prennent pour thème un épisode de l’histoire ancienne, tel le songe d’Athalie de Racine , ou de la vie d’un saint ou encore d’un roi. On trouvera encore des rêves prémonitoires au XVIIIe siècle, chez Sade et l’abbé Prévost. Les rêves prémonitoires peuvent être constitués de scènes apparaissant au rêveur et qui se produiront éventuellement dans la vie réelle. Balzac ne dédaignera pas d’y avoir recours pour donner à ses récits une atmosphère tragique, tel ce rêve d’Annette qui aperçoit « une ligne rouge sur le cou » de l’homme qu’elle va aimer ou celui de Jacob, qui entrevoit en rêve un duel. Les rêves prémonitoires peuvent aussi consister en des prédictions faites par un fantôme ou une apparition quelconque au rêveur. Ce second type de rêve paranormal peut prendre plusieurs formes. Dans des cas de rêves prémonitoires prescriptifs, un ange apparaît au rê-veur pour lui confier une mission. Le rêveur peut aussi recevoir un avertissement de la part de dieux de la mythologie ; une fée va lui apparaître pour l’avertir de quelque chose. Parfois aussi, le père du rêveur lui apparaît pour une mise en garde ou, dans le cas des rêves prémonitoires d’Ursule Mirouet, c’est son parrain qui vient lui révéler l’endroit où il a caché son testament, 179). Les contemporains de Balzac ne croient cependant guère à la vertu prémonitoire des songes, et celle-ci est même parfois tournée en dérision, comme chez Victor de Jouy, qui attribue à son personnage le raisonnement suivant : «[…] la voisine [a] rêvé de loups et d’eau bourbeuse, après avoir mangé avec moi un civet de lièvre, circonstances qui indiquent, d’une manière infaillible, la sortie des numéros 3, 6 et 1».. Maupassant abordera la question dans une nouvelle, où le narrateur offre d’abord une explication rationaliste du rêve prémonitoire pour ensuite raconter comment il est devenu amoureux d’une jeune femme à la suivie d’un rêve récurrent où elle lui avait appartenu trois fois de suite.

classement des rêves

   interaction agressive des rêves   interaction des rêves prémonitoires   reves premonitoires d'échecs   reves premonitoires de succès   reves premonitoires de malchance   reves premonitoires de chance   reves premonitoires lucides   reves premonitoires lucidess   reves premonitoires cauchemards   Reves prémonitoires 

reves premonitoires cauchemards

Reves premonitoires de cauchemars. Cette catégorie englobe non seulement les rêves prémonitoires qui réveillent le rêveur par l’intensité des éléments négatifs, mais aussi les mauvais rêves prémonitoires qui, sans réveiller le rêveur, ont un contenu hautement négatif. La catégorie des cauchemars est de loin la plus fréquente puisqu’elle se manifeste dans plus du tiers des rêves prémonitoires des trois époques étudiées. C’est au Moyen-Âge que ce type de rêve est le plus courant : il constitue près de la moitié des récits de cette époque, contre 41% à la période intermédiaire et 32% aux XIXe et XXe siècles. Pour être classé comme un cauchemar, le rêveur doit se réveiller brusquement, comme la pauvre Clarisse, de l’Abbé Prévost, qui se réveille « dans une terreur inexprimable » . Si le contenu est clairement négatif, mais que le rêveur ne se réveille pas au milieu des images du rêve, il s’agit non pas d’un cauchemar, mais d’un mauvais rêve : «[…] j’eus un songe, dans lequel il me parut qu’elle [la feue reine] accouchait d’un méchant petit dragon, qui se mit à me manger le blanc des yeux dès qu’il fut au monde; je consultai les savants sur un songe qui me donnait beaucoup d’inquiétude».

classement des rêves

   interaction agressive des rêves   interaction des rêves prémonitoires   reves premonitoires d'échecs   reves premonitoires de succès   reves premonitoires de malchance   reves premonitoires de chance   reves premonitoires lucides   reves premonitoires lucidess   reves premonitoires cauchemards   Reves prémonitoires 

reves premonitoires lucides

rêves prémonitoires lucides. Dans ce type de rêve, le rêveur prend conscience qu’il est en train de rêver à l’intérieur même de son rêve. Il semble que le rêve lucide n’ait été intégré à la littérature qu’à partir des XIXe et XXe siècles, où il demeure tout de même limité en quantité avec seulement 3,4 % du corpus examiné: «[…] j’aurais pu me croire éveillé, mais une vague perception me disait que je dormais et qu’il allait se passer quelque chose de bizarre.» (Gautier, BR 182). Ou encore : « […] il se disait : - je rêve; heureusement ils vont me réveiller mieux et ça s’évanouira.» (Loti, BR 264) Ou celui-ci : « Ne pouvant pas sortir de mon rêve et m’éveiller, n’ayant aucun recours pour me tirer de cette situation, je décide d’analyser ce qui m’arrive. Oui, on peut analyser en rêvant.» (Navarre, BR 519)

classement des rêves

   interaction agressive des rêves   interaction des rêves prémonitoires   reves premonitoires d'échecs   reves premonitoires de succès   reves premonitoires de malchance   reves premonitoires de chance   reves premonitoires lucides   reves premonitoires lucidess   reves premonitoires cauchemards   Reves prémonitoires 

reves premonitoires lucides

rêves prémonitoires récurrents. Les rêves prémonitoires récurrents apparaissent dans la littérature de la période intermédiaire et en occupent 2,6% des récits. Cette tendance a pris de l’essor durant les XIXe et XXe siècles, ce type de rêve affectant 8,7% des récits de cette époque. Il se peut que le rêve en entier se présente de façon récurrente au rêveur comme dans ce rêve de Jules Sandeau : «Toutes les nuits, dans ses rêves, il voyait la tête de Charlemagne, et, chaque fois qu’il voulait la saisir, elle se dérobait en ricanant.» Il arrive aussi que seuls certains éléments du rêve apparaissent au rêveur plus d’une fois. On en a un exemple ci-dessous, où c’est un personnage qui est récurrent : «Une nuit, Félicie rêva que Blanchonnet se montrait à elle. Ce n’était pas la première fois qu’il troublait le sommeil de la pauvre femme, mais d’ordinaire il se contentait de traverser la chambre en glissant au ras du plancher.» (Julien Green, BR 302) Enfin, il est possible qu’un rêve repasse plusieurs fois dans le sommeil du rêveur, au cours d’une même nuit, comme dans ce rêve de Maupassant, déjà évo-qué : « Et trois fois en cette même nuit, le songe se renouvela »

classement des rêves

   interaction agressive des rêves   interaction des rêves prémonitoires   reves premonitoires d'échecs   reves premonitoires de succès   reves premonitoires de malchance   reves premonitoires de chance   reves premonitoires lucides   reves premonitoires lucidess   reves premonitoires cauchemards   Reves prémonitoires 

reves premonitoires de chance

Rêves prémonitoires de Chance Chance. Dans un rêve, une « chance » désigne quelque chose de bénéfique pour un personnage, qui est tout à fait fortuit ou qui résulte de circonstances échappant au contrôle de tout le monde. Par exemple, un personnage qui remporte un prix, trouve de l’argent ou se trouve dans un environnement où règne l’abondance. La chance n’est que très rarement rapportée dans notre corpus et n’apparaît que dans un peu plus de 3% des récits à l’étude. Presque absente des textes médiévaux (elle n’est mentionnée que dans un seul récit de cette époque), la chance apparaît notamment dans un texte romantique d’Aloysius Bertrand : « et moi que le bourreau liait échevelé sur les rayons de la roue. [...] Mais moi, la barre du bourreau s’était, au premier coup, brisée comme un verre ». Chez Eugène Sue, le rêveur souffre, « Mais voilà que tout à coup ses douleurs intolérables s’apaisent par enchantement ».

classement des rêves

   interaction agressive des rêves   interaction des rêves prémonitoires   reves premonitoires d'échecs   reves premonitoires de succès   reves premonitoires de malchance   reves premonitoires de chance   reves premonitoires lucides   reves premonitoires lucidess   reves premonitoires cauchemards   Reves prémonitoires 

reves premonitoires de malchance

les reves prémonitoires de malchance, contrairement à la chance, la malchance est omniprésente dans notre corpus. En effet, dans plus de la moitié des rêves, du Moyen-Âge au XXe siècle, le lecteur observera la présence d’au moins une des six sous-catégories de malchance de Hall et Van de Castle (1996) : mésaventure, contretemps, adversité, tort, danger ou menace qui survient à des personnages suite à des circonstances sur lesquelles ils n’ont aucun contrôle. Cette catégorie inclut les situations où un personnage tombe, est menacé par un élément de l’environnement, est blessé, malade ou meurt. Voici quelques exemples de malchances (événe-ments frustrants pour le rêveur mais sur lesquels il n’a pas d’emprise) : « j’avançai quelques pas, mais plus j’allais en avant et plus je m’embourbais » ; « j’étais avec ma mère qui marchait du côté de la rive, elle tomba. » ; « le sol se fendait doucement sous elle et [...] elle glissait dans un trou ». Enfin, si on ne connaît pas la cause de la mort d’un personnage cher, comme dans « Paul est mort », cet événement est aussi classé comme une malchance. Il semble que le nombre de récits contenant au moins un évènement malchanceux (toutes catégories confondues) ait augmenté graduellement à travers les différentes époques, passant de 34% au Moyen-Âge à 45% à la période intermédiaire, puis à 60% aux XIXe et XXe siècles.

reves premonitoires de succès

Rêves prémonitoire de succès

Succès. Pour qu’un succès soit codé, un personnage doit consacrer de l’énergie, persévérer en vue d’atteindre un but et éventuellement parvenir à ses fins. Un personnage qui réussit à surmonter une difficulté rencontrée quotidiennement remplit les critères de cette catégorie. Les conditions préalables pour que l’on puisse parler d’un succès – à savoir le fait de vouloir s’occuper d’un problème existant et manifester des efforts continus afin de le maîtriser – doivent également être présents pour qu’une partie d’un rêve soit considérée comme un échec. La différence entre les deux se situe uniquement au niveau du résultat. Il y a donc échec lorsqu’un personnage est incapable d’accomplir l’objectif auquel il ou elle aspire à cause de ses limites et lacunes personnelles. Bien que rapporté un peu plus souvent que la chance, le succès reste très discret dans les récits de rêves prémonitoires littéraires. En effet, c’est aux XIXe et XXe siècles qu’on retrouve le plus d’épisodes de succès. Ceux-ci obtiennent cependant un score fort modeste (5%). À titre d’exemple, le rêveur de Jettatura, est menacé par des « figures grimaçantes et monstrueuses » lutte contre elles : « Par un effort suprême, [le rêveur] parvint à écarter ces mains ».

classement des rêves

   interaction agressive des rêves   interaction des rêves prémonitoires   reves premonitoires d'échecs   reves premonitoires de succès   reves premonitoires de malchance   reves premonitoires de chance   reves premonitoires lucides   reves premonitoires lucidess   reves premonitoires cauchemards   Reves prémonitoires 

reves premonitoires d'échecs



les rêves prémonitoire d'échecs correspondent à près du double de celui des succès dans l’ensemble des récits littéraires. Le nombre de malchances surpassant en fréquence les épisodes chanceux, le rapport statistique échecs-succès confirme que les éléments négatifs sont omniprésents dans les récits de rêves prémonitoires littéraires par rapport aux éléments positifs. Par exemple, Cocteau raconte un rêve où Élisabeth est confrontée à l’échec : « Il faut que j’atteigne le morne [...] Elle marchait, voletait, ne parvenait pas à l’atteindre »

.

classement des rêves

   interaction agressive des rêves   interaction des rêves prémonitoires   reves premonitoires d'échecs   reves premonitoires de succès   reves premonitoires de malchance   reves premonitoires de chance   reves premonitoires lucides   reves premonitoires lucidess   reves premonitoires cauchemards   Reves prémonitoires 

interaction des rêves prémonitoires

Les diverses sous-catégories d’interactions amicales impliquent toutes une tentative délibérée de la part d’un personnage de poser un geste amical, aimable ou bienveillant envers un autre personnage. Les interactions amicales sont très présentes dans notre corpus. Le taux le plus bas de ce type d’interactions est observé au Moyen-Âge où au moins un de ses sept sous-types était présent dans presque la moitié des récits (47,3%). Ce taux atteint son maximum à la période intermédiaire, où 64,7% des rêves prémonitoires contenaient au moins une interaction amicale. À son niveau le plus subtil, l’interaction amicale peut être ressentie par un personnage envers un autre sans toutefois être exprimée ouvertement, comme dans cette phrase : « Je ne puis rendre le sentiment que j’éprouvai au milieu de ces êtres charmants qui m’étaient chers sans que je les connusse ». Un autre type d’interaction amicale englobe les expressions verbales ou gestuelles d’amitié telles que le fait de sourire à quelqu’un, de le remercier, etc. Par exemple : « Vous m’avez répondu par un sourire ». Un troisième type consiste à donner un cadeau ou à léguer une possession à un autre personnage, ainsi que l’illustre l’extrait suivant : « La princesse, pour gage de son amour, lui donna son diamant ». Le fait d’offrir une aide quelconque à un personnage est un quatrième type d’interaction amicale. Par exemple : « Un personnage [...] vient à ma rencontre et me guide à travers un escalier ». Un cinquième type d’interaction amicale se présente lorsqu’un personnage en invite un autre à partager avec lui une activité plaisante. Une visite d’un personnage à un autre fait également partie de cette catégorie. Exemple : « Il rêve qu’il va visiter un de ses clients à l’hôpital » Lorsqu’il y a un contact physique positif et non sexuel entre deux personnages, nous sommes en présence d’un sixième type d’interaction amicale. Ce genre de contact peut prendre différentes formes, le rêve 117 présentant l’une d’elles : « le loup fut changé en homme, et je vis Ursule le caresser. » Enfin, lorsqu’un personnage exprime son désir d’être en étroite relation avec un autre ou lorsque ce désir est réciproque, cette expression d’amour constitue le septième et dernier type d’interaction amicale. On en trouve un exemple dans ce conte de Voltaire : « Rustan et elle [...] s’aimèrent avec toute la bonne foi de leur âge ».

classement des rêves

   interaction agressive des rêves   interaction des rêves prémonitoires   reves premonitoires d'échecs   reves premonitoires de succès   reves premonitoires de malchance   reves premonitoires de chance   reves premonitoires lucides   reves premonitoires lucidess   reves premonitoires cauchemards   Reves prémonitoires 

interaction agressive des rêvess

L'interaction agressive des rêves prémonitoires et les interactions agressives impliquent un acte intentionnel de la part d’un personnage pour blesser, causer du tort à quelqu’un ou le faire agir sous la contrainte. Encore une fois, le négatif surpasse le positif dans les récits de rêves prémonitoires littéraires puisque ceux-ci rapportent plus d’interactions agressives que d’interactions amicales. De toutes les variables dont il a été question dans cette étude, ce sont les interactions agressives qui se sont avérées les plus présentes. En effet, pas moins de 56,9% des récits étudiés comportaient au moins un des huit sous-types d’interactions agressives. C’est d’ailleurs au Moyen-Âge que l’on observe le plus d’agressivité (presque 75% des récits de cette époque) et il semble que les auteurs se soient légèrement assagis avec le temps (69% à la période intermédiaire et 49% aux XIXe et XXe siècles). Le premier type d’interactions agressives correspond à un sentiment couvert d’agressivité ou d’hostilité de la part d’un personnage envers un autre ou à un sentiment réciproque. À la manière du premier type d’interaction amicale, ce type d’agression n’est pas exprimé ouvertement par le personnage. L’extrait suivant est un exemple où la rêveuse n’exprime pas verbalement son agressivité envers le galant: « Elle voyait [...] en songe, à ses genoux, le galant qu’elle déteste » . Dans le second type, l’agression, plutôt que d’être couverte, est exprimée verbalement (« je l’insulte », BR 437) ou par un autre moyen. Lorsque l’interaction agressive est exprimée verbalement et qu’elle a pour but de contrôler ou de rejeter un autre personnage, elle constitue un troisième type : « je reconnais mon père; je veux l’embrasser. – Retire-toi, poursuit-il » . Des accusations ou menaces verbales envers un personnage correspondent à un quatrième type : « Je finis par crier que je ne tirerai pas, ou sur lui. ». Les interactions agressives du cinquième type englobent les actes de vol ou de destruction de possessions d’autrui. Par exemple : « ceux qui aspiraient au titre de philosophes se jetèrent sur sa robe et la déchirèrent ». Dans le sixième type, un personnage est physiquement forcé d'agir contre son gré. Par exemple : « Un homme jeune [...] me contraint à tirer à l’arc, en pleine ville, sur quelqu’un ». Lorsqu’un acte d’agression est posé dans le but de blesser physiquement un autre personnage, nous sommes en présence d’un septième type d’interaction agressive. Celle-ci peut être provoquée par un animal, comme dans ce rêve de Charlemagne : « un faucon volant [...] se posa sur le gant de mon poing et se mit à m'arracher la barbe ». Enfin, le huitième et dernier type d’interaction agressive correspond à un acte qui entraîne la mort d’un personnage. Par exemple, dans l’extrait suivant, il est clair que la victime succombera aux blessures infligées par ses agresseurs : « Des Sarrasins scélérats le coupèrent en morceaux. » .

 interaction agressive des rêves   interaction des rêves prémonitoires   reves premonitoires d'échecs   reves premonitoires de succès   reves premonitoires de malchance   reves premonitoires de chance   reves premonitoires lucides   reves premonitoires lucidess   reves premonitoires cauchemards   Reves prémonitoires 

classement des rêves

 

classement des rêves

Chacun des rêves prémonitoires est classé en fonction de son contenu thématique, être engagé dans une poursuite, voler dans les airs, tomber, être perdu, perdre ses dents, se noyer) afin de déterminer les thèmes les plus fréquents émergeant de notre échantillon. Le rêve prémonitoire le plus fréquent à travers les récits est celui du «rêveur attaqué physiquement», un thème présent dans 7 % du corpus. C'est au Moyen-Âge qu'il apparaît le plus souvent (21,6% des rêves prémonitoires de cette époque par rapport à 4,3% et 4,8% à la période intermédiaire et aux XIXe–XXe siècles respectivement). Les seuls autres thèmes présents aux trois époques littéraires sont les suivants : «le rêveur est poursuivi sans être blessé», «le rêveur se fait tuer», «expériences sexuelles», «une personne décédée est en vie», «le rêveur tue quelqu'un», «le rêveur voit un ange» et «rencontre avec une force maléfique ou un démon». Ce n’est qu'à partir des XIXe–XXe siècles que l’on trouve ces autres thèmes : «le rêveur est en retard», «le rêveur est habillé de façon inappropriée», «le rêveur a une connaissance ou des facultés mentales supérieures», «le rêveur se voit décédé», «le rêveur sent vivement une présence, sans nécessairement la voir ou l'entendre», «le rêveur perd ses dents» et «le rêveur est sur le point de tomber». Ces deux derniers thèmes sont les moins exploités et ne sont rapportés qu'une seule fois chacun, ce qui équivaut à un maigre 0,2% de l'ensemble des rêves prémonitoires littéraires.

Un rêve prémonitoire en particulier qui attire notre attention en raison de sa complexité est celui des expériences sexuelles, présent dans 5% de l'ensemble des rêves. Ce thème peut englober plusieurs niveaux, allant de simples pensées sexuelles envers un personnage jusqu’à la relation sexuelle entre deux personnages. Un écrivain comme Pierre Louÿs excelle à jouer sur ces différents niveaux : «bien-aimé, je suis à toi», «[l]eurs bouches seules, d'abord, se sont prises» et «[c’était] leur première étreinte avant l'amour». Les deux pôles de l'expérience sexuelle sont parfois présents : «[…] une femme naissait pendant mon sommeil d’une fausse position de ma cuisse. Formée du plaisir que j’étais sur le point de goûter, je m’imaginais que c’était elle qui me l’offrait.»

Certains récits de la période intermédiaire et des XIXe–XXe siècles proposent une métamorphose du rêveur ou d'un personnage; ce phénomène est, lui aussi, considéré comme un thème dans la base de données même s’il ne fait pas partie du Questionnaire des rêves prémonitoires typiques. En effet, la métamorphose consiste en une transformation de certaines ou de toutes les caractéristiques du rêveur ou d'un personnage du rêve. Un rêve survenu à la Princesse palatine et qui avait occasionné sa conversion, illustre la métamorphose partielle d'un personnage: «L'aveugle parut alors changer de voix et de visage». Une transformation complète du rêveur survient au narrateur d’un roman de l’abbé Prévost : «mes habits se changèrent en écorce, mes mains en branches; en un mot, je me vis transformé en un grand arbre». Il se peut aussi que le rêveur n'assiste pas à la métamorphose dans son rêve, comme chez Jaccottet, où le rêveur sait qu'une métamorphose a eu lieu mais ne l'a pas vue se produire: «au centre [...] se dressait une haute pierre qui était une femme, une femme changée en pierre et que seul un véritable amour pourrait désenchanter». Sous une forme ou une autre, complète ou partielle, une métamorphose est rapportée dans presque 6% de l’ensemble des récits. Ce thème arrive donc juste après celui ou «le rêveur est attaqué physiquement» en fréquence d’apparition. Enfin, quelques auteurs ont exploité ce que l'on a appelé un dédoublement du rêveur. Ce dernier thème implique que le rêveur se voit lui-même en double ou qu'il se voit comme étant une sorte d'«incarnation» de quelqu'un d'autre. Comme tel, il n’apparaît dans notre corpus qu’à partir des XIXe et XXe siècles et dans seu-lement 2% des récits littéraires. Il est illustré sous sa première forme dans une nouvelle de Julien Green : «Je regardai plus attentivement les deux corps; j'étais l'un et j'étais l'autre». L’autre forme est illustrée par ce rêve de Daudet, rapporté par les frères Goncourt : «je rêvais cette nuit que j'étais le Christ sur la croix».


reves premonitoires Rêves prémonitoires Survol du corps télépathie sur objet reve de mariage
Notre référenceur